Guy Sabarthès (Alliance Minervois) vient d’être élu à la présidence de l’AOC Minervois – La Livinière. Ce changement qui s’inscrit dans la continuité du mandat d’Isabelle Coustal (Château Sainte Eulalie), est celui d’une appellation qui se veut rassembleuse. A la veille de sa reconnaissance officielle en AOC La Livinière, ses vignerons engagent de nouveaux chantiers d’avenir. Objectif : contribuer au développement de l’appellation sur le plan technique et sur le plan de la notoriété.
Les présidences changent, mais les vignerons du cru Minervois – La Livinière s’inscrivent toujours dans une démarche d’excellence. Ambitieuse, la plus ancienne des appellations communales du Languedoc (obtenue en 1999) qui a placé la notoriété de son vignoble et de ses vins au cœur de son projet syndical, choisit un président engagé depuis 1996 dans le cru : Guy Sabarthès, adhérent à la cave Alliance Minervois et vice-président de cette coopérative figurant au top 5 des producteurs de l’AOC Minervois-La Livinière (avec 2 000 hectolitres produits). Il succède à Isabelle Coustal, vigneronne au château Sainte-Eulalie, après six années d’un mandat coloré par un combat gagnant : celui de la reconnaissance en cru La Livinière. Validé fin novembre 2019 par le comité national de l’INAO, ce vaste chantier est en attente des derniers délais administratifs (Procédure nationale d’opposition jusqu’au 29 février, puis reconnaissance au niveau européen) pour aboutir. « La reconnaissance en cru, c’est le challenge que s’était donné Isabelle Coustal. Le mien, c’est de m’inscrire dans cette dynamique en étant toujours plus ambitieux pour l’appellation. Il faut maintenir ce fil rouge car la continuité, c’est essentiel dans ce genre d’aventure ! », plante le nouveau président. Elu en conseil d’administration le 16 décembre 2019, il sera épaulé par un bureau où cohabitent trois familles de la production nommées à parité : le négoce – producteur (représenté à la vice-présidence du bureau par Richard Planas, responsable des domaines Gérard Bertrand), les caves coopératives et les caves particulières (Delphine Glangetas, responsable du Domaine de L’Ostal à La Livinière présidera la Commission Communication).
Dynamiser la notoriété de l’appellation
La feuille de route est ambitieuse : « Il faut profiter de l’accession à l’échelon supérieur de la hiérarchisation pour booster la commercialisation de nos vins », annonce Guy Sabarthès qui vise une production de 15 000 hectolitres d’ici à cinq ans (versus 10 000 hl actuellement). Ces objectifs entrent dans un dispositif global plus large : l’enjeu de notoriété et l’ancrage territoriale de cette AOC sur le plan économique. « La viticulture est la première activité économique de la région Occitanie et l’AOC Minervois – La Livinière, le fleuron et le fer de lance du développement de notre micro-région. Il faut faire adhérer l’ensemble de ce territoire à l’appellation en créant une vraie dynamique en termes d’œnotourisme », insiste le président. Sur le plan technique, les chantiers ne manquent pas : ils concernent principalement les problématiques de sècheresse dans un contexte de changement climatique, appelant une réflexion sur la conduite de la vigne en stratégie sèche. « 75% des surfaces de l’appellation n’ayant pas accès à l’eau, nous allons engager un travail de réflexion sur les taux de matières humiques des sols (problématiques d’amendements, d’enherbement, etc.) afin d’identifier les stratégies culturales à adapter », détaille Guy Sabarthès. Dans ce contexte, l’agriculture biologique et la biodynamie qui représentent plus de 50% des volumes produits sur le vignoble, sont des pistes de développement à encourager. L’ensemble de ce programme d’action complet et ambitieux doit permettre à la quarantaine de caves et domaines présents sur l’appellation de s’impliquer pleinement dans la dynamique syndicale et collective.
Le cru La Livinière en chiffres
Cette appellation située au nord-est de Carcassonne majoritairement dans l’Hérault, sur les contreforts de la Montagne Noire, est représentée par 42 entreprises de production, dont 39 caves particulières et 2 caves coopératives. Sur une aire de production restreinte (2 700 hectares sur six communes donc 400 ha environ engagés dans la production communale), la production est de 10 000 hectolitres en 2019. La commercialisation sur le marché national est portée principalement par la vente directe (26%), la Grande Distribution (34%) et le réseau traditionnel CHR (9%). La part de l’export représente 47% des ventes. Le prix moyen de vente s’établit autour de 19 € la bouteille de 75 cl (source : Enquête éco CIVL juin 2019), l’essentiel de l’offre se situant entre 15 et 20€.