Coteaux du Vendômois: 2019 est un joli millésime

Le millésime 2018, disponible aujourd’hui tient ces promesses qualitatives !

Des sols source de minéralité et de typicité. Le terroir est majoritairement composé de sols argileux (12 à 14 % d’argile) riches en silex (notamment des petits silex roses) avec des affleurements calcaires par endroits. Cette combinaison permet une bonne alimentation en eau et des conditions idéales de drainage.

L’AOP Coteaux du Vendômois s’étend sur 28 communes dans le pays des boucles du Loir, entre Vendôme et Montoire, dans cette région où les coteaux sont truffés d’habitations troglodytiques et de caves taillées dans le tuffeau. Les 350 ha de vignes sont plantés sur les rives du Loir, sur des coteaux exposés au sud, à une distance d’environ 1,5 km de la rivière Loir.

L’appellation en quelques chiffres / • 350 hectares de vignes – • 125 hectares sont revendiqués en AOP en 2017 – • 12 vignerons en caves particulières et 10 sont regroupés au sein de la cave coopérative créée en 1929 – • en année pleine, 6 000 hectolitres d’AOP Coteaux du Vendômois dont 2 000 hectolitres de rouge, 2 500 hectolitres de gris et 900 hectolitres de blanc.

Le millésime 2019

Nicolas Parmentier, directeur de la Cave, attend entre autres « de jolis Gris bien équilibrés et frais ». Les vendanges se sont étirées sur cinq semaines, du 11 septembre au 10 octobre, avec des pauses, dues à la petite quantité de raisins, en attendant que les dernières parcelles mûrissent bien. Les conditions de récolte étaient très bonnes : un temps sec et assez chaud, suivi de la petite quantité d’eau nécessaire. Les différents cépages ont globalement bien mûri, révélant un joli profil oenologique malgré les volumes faibles. Le millésime est qualitativement très bon, même si le potentiel de production est inférieur à la normale avec 50 % de déficit.

La cuvée Haut des Coutis 100 % Pineau d’Aunis sans soufre, lancée l’an dernier, sera produite à nouveau ainsi que le Grillé d’Aunis, les vins d’assemblage, eux, ne le seront pas cette année. Les vins gris, blancs et rouges sont en fermentation, la vinification suit son cours.

LES VIGNERONS DU VENDÔMOIS

DOMAINE BRAZILIER

Benoît Brazilier est satisfait de ce « millésime chaud et très concentré ». 2019 est un beau millésime en attente, riche et concentré : les premiers Pineau d’Aunis ramassés titraient déjà 13,5 – 14 °C, il y a eu beaucoup, beaucoup de soleil donc

beaucoup de sucre et d’alcool. Les vins rouges sont ronds, soyeux avec des tanins complètement fondus, les Gris seront plus atypiques. Le rendement des Pineau d’Aunis est celui de l’appellation, 35 à 45 hl / ha, celui des autres cépages reste correct malgré des volumes inférieurs. Le viticulteur précise que le domaine entre dans sa deuxième année en conversion bio.

PATRICE COLIN

« C’est un bon millésime, beau et fruité ». Même si les rendements souhaités n’ont pas été atteints suite au gel début mai et à la sécheresse, nous sommes chanceux par rapport à d’autres qui n’ont presque rien récolté. Au domaine Colin tout commence par des vendanges parcellaires, continue par beaucoup de tri puis beaucoup de travail en cave cette année.

PASCALE CREUZET

« Un millésime très différent mais intéressant » : les premières dégustations ont révélé des vins intéressants, ne demandant aucune correction. La qualité est bonne et, malgré la mauvaise floraison en juin, le climat a été propice, nécessitant moins de traitements à la vigne, aucun insecticide. Pascal Creuzet est satisfait des degrés, qui atteignent 13.5 °C, même s’il regrette l’exceptionnelle qualité du millésime précédent. Il n’y aura pas de vins doux cette année car les raisins ne pouvaient attendre.

Un nouvel essai : sa vigne Trotte Putain, celle qu’il travaille déjà au cheval, n’a reçu cette année aucun traitement contre le mildiou et l’oïdium, les plantes (prêle et ortie) ont été privilégiées. Cette vigne passera cette année en vin naturel, rejoignant les quatre cuvées nature déjà lancées en 2019.

STEPHANE GUELLIER

« 2019 fait partie des bonnes années des dix dernières années » : une belle qualité, la couleur, du fruit et des tanins compensent le degré un peu élevé d’alcool et les volumes minimes : fortement touché par le gel puis la coulure, Stéphane Guellier note une perte moyenne de 10 – 15 hl.

CHARLES ET FLORENT JUMERT

« Un millésime très hétérogène, heureusement différent pour tous » : deux ou trois petites cuves fermentant à la cave satisferont notre clientèle. Même en faisant des tours et des tours dans les vignes pour ramasser le peu de raisins, le rendement est extrêmement bas, bien plus que ce que nous imaginions fin mai début juin après le gel d’avril. Depuis trois ans nous ne désherbons plus au glyphosate : même si nous l’étayons sans produit chimiques, l’herbe est restée et ne nous a pas aidés.

Florent Jumert regrette de ne pas avoir pu utiliser avant l’été le matériel tout juste acquis pour travailler le sol.

DOMAINE DE MONTRIEUX, ARIANE LESNE

« C’est un millésime solide ». C’est le ressenti à la récolte de la présidente de l’AOP : en effet, les raisins sains et les levures très vives ont fait leur travail, présageant d’un vin solide qui aura moins besoin de protection. La viticultrice précise que les fermentations se sont déroulées toutes seules, elles sont en train de se terminer. Attendant un joli millésime, elle déplore les 50 % de perte due au gel et à la sécheresse de fin juillet durant laquelle les raisins ont « séché sur place ».

DENIS NOURY

“De très beaux degrés et un très beau millésime” qui s’est concentré très vite. La qualité est là, les vins sont plus fruités que l’an dernier alors que certains vins sont bien sûr encore en élevage. Le millésime est rond avec une belle acidité. En effet les acidités sont restées sont restées élevées jusqu’aux vendanges par le manque d’eau et n’ont baissé qu’après les précipitations tartriques et la concentration du sucre avec le soleil. Denis Noury ne s’attendait toutefois pas à une récolte aussi faible (son domaine atteint juste un rendement de 20 hl/ha) même s’il savait que ce ne serait pas une grosse récolte.

DOMINIQUE NORGUET

« Les Aunis seront des vins très bien typés, particulièrement les Gris ». Dominique Norguet est satisfait de la belle qualité de cette récolte, il aura de jolies cuvées, des vins ronds et souples, aux tanins soyeux.